Le principe, comme ce titre l'indique, est de pouvoir construire un instrument capable de "performances", tout en restant abordable
dans ses éléments constitutifs, par le plus grand nombre.
A l'heure où j'écris ces lignes, nous sommes en pleine crise mondiale de la finance. Des riches, il y en a toujours eu,
il y en aura toujours. Laissons les dans leur monde stérile tout en paillettes et sans saveurs. Pensons un peu à ceux
qui ont peu de moyens financiers mais possèdent une richesse manuelle et ne peuvent accéder à des télescopes de grands diamètres.
Les éléments les plus dispendieux dans la construction d'un gros télescope sont sans conteste les miroirs
(le primaire et le secondaire)... Ex: Le primaire peut aller de 2000 à 8000 €uros...
Le reste n'étant qu'une affaire d'imagination.
Un jour, en manipulant une tôle d'inox poli, je me suis posé la question suivante : " Ne serait-il pas possible d'utiliser
cette tôle pour faire un miroir primaire de télescope et pourquoi pas son secondaire ?". Après un certain temps de réflexion,
je me suis dit : Cela ne coûte rien... Fait le, et tu verras bien. Cela ne sera pas une partie de plaisir, mais
le jeu en vaut la chandelle. Sachant qu'il sera tout à fait impossible de parvenir au même résultat qu'un vrai miroir,
il est possible de tenter un gros diamètre qui, compte tenu des pertes malgré tout importantes, peut donner des résultats
encourageants face à un instrument plus modeste du commerce... Allez essayons, nous verrons.
On trouve dans le commerce des tôles d'inox ayant un poli dit spéculaire propre à l'utilisation en miroir. C'est ce genre
de produit qu'il faut traquer pour tenter l'aventure. La partie la plus délicate sera la réalisation d'une parabole
renvoyant une image la plus fidèle possible. Je ne cherche pas à obtenir l'équivalent d'un miroir haut de gamme
car cela est impossible. Il faut tenter de s'approcher au plus d'un miroir bas de gamme qui étant donné le diamètre
permettra malgré tout de ne pas démoraliser l'astronome peu fortuné qui doit se contenter d'observations simples.
Ceci doit lui permettre de monter un peu son niveau d'observation sans le pénaliser financièrement. La taille du miroir
est laissé à son entière liberté. Personnellement, j'ai en ma possession quelques carrés d'inox en 45cm X 45cm.
Je vais donc tenter de construire un dobson de 45cm de diamètre. Voire un binoscope si tout va bien.
Première chose, la lecture du livre "La construction du télescope d'amateur" de Jean TEXEREAU à télécharger gratuitement
sur le site ASTROSURF ou encore "Réalisez votre télescope" de Karine et Jean-Marc LECLEIRE est absolument nécessaire.
Ensuite, il faut construire où avoir à disposition un appareil de Foucault. La description de cet appareil est faite
dans ces deux livres.
Commencer par découper un disque du diamètre choisi pour fabriquer le miroir. Cette découpe se fera lentement
sans chauffer la tôle. Attention ! Si vous pensez employer une disqueuse, la tôle risque de chauffer, ce qui créera
des tensions qui seront néfastes. Utilisez plutôt une scie sauteuse avec une lame appropriée ou une scie à chantourner
ou mieux encore une cisaille à main et beaucoup de patience. Ceux qui ont un peu plus de moyen peuvent faire découper
leur tôle dans une chaudronnerie équipée d'une découpe à jet d'eau haute pression ou laser. Dans ce cas, faites percer
le trou central afin d'assurer la concentricité qui est extrêmement importante.
Pour obtenir la forme parabolique, nous allons utiliser la capacité élastique du métal. Un support en contreplaqué
sera confectionné pour assurer la mise en forme du disque métallique. Les dimensions seront déterminées en fonction
du diamètre et de la focale de l'instrument. Plusieurs essais seront peut-être nécessaires. Seul l'appareil de Foucault
vous donnera la réponse, bon ou mauvais. Avec beaucoup de ténacité vous devriez arriver à un résultat acceptable.
ATTENTION !... Ne croyez pas obtenir l'équivalent d'un vrai miroir mais il vous permettra d'observer le ciel
avec de faibles moyens. La seule inconnue, sa durée dans le temps et son efficacité réelle du aux dilatations imprévisibles
du métal en fonction de son exposition. ATTENTION !... de ne pas diriger ce miroir vers le soleil, dégâts irréversibles assurés.
Assez parlé, passons aux choses sérieuses.