L’imagerie numérique a bouleversé l’astronomie d’amateur.
Les capteurs CCD (Charge Coupled Device [élément à transfert de charge])
très sensibles réduisent considérablement les temps de pose et permettent en
imagerie planétaire de figer la turbulence atmosphérique. En ciel profond, une
pose de quelques minutes permet d’enregistrer les plus faibles objets. Un
autre avantage également d’ordre pratique, on obtient immédiatement l’image
sur l’écran du moniteur. L’imagerie numérique permet en outre de nombreux
traitements d’images difficiles voire impossibles à réaliser en labo.
Malheureusement cette technique est assez coûteuse (le premier prix d’une caméra CCD se situe au-dessus de 5000F) et compliquée à mettre en œuvre pour le débutant. Il est également possible d’utiliser un Caméscope ou encore une caméra vidéo miniature, dont on commence à trouver quelques exemplaires assez performants. On peut aussi relier ces caméras à un micro-ordinateur par le biais d’une carte de conversion vidéo dont le coût est élevé.
Une
autre solution peu onéreuse pour débuter en CCD existe, très facile à mettre
en œuvre même pour le néophyte. Il existe sur le marché de la
micro-informatique des petites caméras vidéos qui se branchent directement sur
un micro-ordinateur, ou à l’aide d’une carte d’adaptation. On appelle
communément ces caméras les WebCams car elles sont destinées à la
visioconférence par Internet. Moyennant une petite modification, ces caméras
pourront être utilisées à des fins astronomiques.
Il
faut savoir qu’un capteur N&B est généralement plus sensible qu’un
capteur couleur, et donc plus performant en faible lumière. Ce dernier doit
utiliser 3 pixels (avec filtres Rouge, Vert et Bleu) pour composer un pixel
couleur. Sa résolution est donc moins bonne qu’un capteur N&B.
De nos jours, il ne subsiste sur le
marché des webcams que des caméras couleur. Les premiers modèles étaient
médiocres mais des améliorations notables ont été accomplies et les caméras
couleur actuelles rivalisent en qualité d'image, résolution, sensibilité et
rapidité d'affichage avec les modèles noir et blanc.
Le
choix
CONNECTIX QUICKCAM N&B (320x240, port parallèle). CONNECTIX QUICKCAM COLOR 2 (640x480, port parallèle) |
Obsolète Obsolète |
La QuickCam noir et blanc ainsi que la QuickCam Color 2 ne sont plus disponibles, mais il est encore possible d'en trouver sur le marché de l'occasion et, en particulier, sur les sites internet de vente aux enchères. Le gros avantage de ces deux modèles de la société Connectix était la possibilité de réaliser des drivers personnels, Connectix ayant mis à disposition toutes les spécifications de ces caméras. Il était aussi possible de réaliser des modifications électroniques sur ces caméras, comme changer le capteur, ou monter un refroidissement : http://www.astrocam.org/refroidi.htm.
LOGITECH QUICKCAM COLOR VC (320x240, port USB ou parallèle)
LOGITECH
QUICKCAM EXPRESS
(320x240, port USB) |
~ 500F ~ 350F |
L'achat d'une QuickCam Express ne se justifiera que pour son prix très attractif (moins de 350F). La QuickCam VC possède un capteur très sensible et est donc très performante sur Jupiter, Saturne et un minimum de ciel profond (étoiles doubles, amas ouverts ou globulaires brillants). Cependant son capteur de taille très réduite ne la prédestine pas aux grands champs lunaires par exemple. De plus, il commence à devenir difficile de dénicher cette caméra qui a l'avantage de se décliner en parallèle ou en USB.
LOGITECH QUICKCAM PRO (640x480, port USB ou parallèle)
CREATIVE
LABS WEBCAM 2 ET WEBCAM 3 (704x576, port parallèle ou USB)
|
~ 900F ~ 500F |
Eviter les modèles équipés de capteurs CMOS, leur sensibilité est encore très faible. Cependant la grande taille de leur matrice peut être intéressante sur les images solaires ou lunaires. C'est le cas de la QuickCam Pro et des WebCam 2/3 de Creative.
PHILIPS VESTA
PRO (640x480,
port USB) TRISYS V-CAM (640x480, port USB) COMPRO PS39 (640x480, port parallèle ou USB)
(3COM
HOMECONNECT ou VISTAIMAGING)
PHILIPS TOUCAM
PRO |
~ 700F ~ 1000F ~ 800F ~ 800F
|
Des
modèles passe-partout sont disponibles, la Compro PS39, les Philips Vesta pro
et ToUcam , la VCAM de Trisys-Europe.
La Philips Vesta pro,
avec un capteur CCD assez grand, une bonne sensibilité, et un dégradé de
couleurs excellent en fait un modèle de choix à l'heure actuelle.
Une petite nouvelle fait son entrée, la VCam,
de Trisys-Europe, capteur identique à la Vesta pro, mais avec une vitesse de
rafraichissement un peu moins élevée que cette dernière. On ne trouve ces
deux modèles qu'en version USB, ce qui impose un micro relativement puissant (Pentium
166 minimum).
Le port USB permet cependant des vitesses de rafraichissement plus élevées que
le port parallèle. De plus le port USB ne nécessite pas d'alimentation externe
de la caméra (elle est intégrée dans le cable USB), et il est possible de
débrancher la caméra ordinateur allumé, ce qui n'est pas recommandé avec un
port parallèle.
La Compro PS39 se
décline en parallèle et en USB, son avantage sa vitesse qui peut descendre à
1/4 de seconde. Plusieurs distributeurs la proposent sous un nom différent :
3COM
HomeConnect,
ou encore VistaImaging. Elle
possède un capteur CCD assez grand, très sensible, qui en fait un excellent
modèle.
Et la toute dernière proposée par PHILIPS, la ToUcam PRO
qui se retrouve sur l’étal de certains distributeurs de matériel
d’Astronomie.
A quand les webcams avec un capteur CCD de 2048X1536, une sensibilité de 0,01
Lux et une vitesse pouvant descendre à 10… 5.. 2 secondes.
Un jour peut-être…
Débuter à l’aide d’une QuickCam est bénéfique, car on peut se faire une idée des problèmes rencontrés en CCD (difficulté de mise au point, pointage de l’objet dû à la faible taille du capteur, etc..), grandement simplifiés par la visualisation en temps réel. Comparativement à la photographie traditionnelle (dite argentique), la mise en œuvre est simplifiée et la vision de l’image en direct procure une sensation incroyable. Le principal intérêt de cette caméra est de se faire la main avec une dépense modique, accessible au particulier et au petit club, et les applications sont déjà immenses (images lunaires, planétaires, étoiles doubles, animation d’occultations, passages de satellites de Jupiter, rotation de planètes, et bien d’autres…). Un seul problème restant à résoudre, est la possession d’un ordinateur portable pour qui veut se déplacer en rase campagne, pour trouver un site pas trop pollué par l’éclairage urbain.
Le choix de la WEBCAM étant réalisé, tout reste à faire. En effet il ne suffit pas de posséder la caméra, Il y a de nombreux paramètres à régler pour réussir les prises de vues. Certains sont maîtrisables, d’autres pas. Mais d’abord commençons par les logiciels pouvant nous aider, puis nous verrons l’ensemble de ces paramètres :