Préparer votre nuit avec méthode en notant les événements remarquables, conjonction, occultations, plage de visibilité des objets du ciel profond, heure de passage de la tâche rouge de Jupiter, des comètes, des satellites, de la station ISS, etc... Imprimer les cartes des zones d’observation avec les coordonnées A.D. et Déclinaison si nécessaire. Vous pouvez imprimer une carte du ciel du mois pour vous repérer plus facilement (Astronomie Magazine, Ciel & Espace, autre…) ou utiliser un cherche-étoiles.
Prévoir un support papier
(vous
pouvez utiliser Notelynx) pour noter toutes les
informations de votre observation et en particulier les paramètres de prises de
vue ou de capture, les conditions météorologiques, etc...
Le choix du site,
s'il est permis, sera un plus sur le chemin de la réussite. La pollution
lumineuse est l'une des premières contre-indications à la prise de vue de
nuit. Car si l'œil s'adapte volontiers et corrige de petits défauts, le
capteur d'une caméra ou l’objectif d’un appareil photo est moins
coopérant. Si vous vous déplacez, n’oubliez pas de noter les coordonnées
géographiques du lieu d’observation.
Choisir correctement son
emplacement
en fonction du ou des sujet(s) à traiter. S'il y a plusieurs sujets dans la
nuit, prévoir les trajectoires afin de se trouver au bon endroit à la bonne
heure (attention ! aux arbres). En effet rien n’est plus rageant que de
devoir bouger tout son matériel parce que l’endroit choisi au départ se
trouve inapproprié à l’heure de la manifestation souhaitée (conjonction,
éclipse, etc…).
Pendant
la nuit le changement de température est assez brutal. Alors même en été,
prévoyez un bon pull (vraiment ! un bon pull), une bonne paire de
chaussettes (en supplément de celles que vous avez à vos pieds), un blouson
d'hiver et des gants (idéalement des mitaines pour garder un certain
"toucher" pour la mise au point ou pour le dessin...). Pour vos pieds,
un tapis de sol du genre de ceux que l'on utilise pour le camping est un bon
isolant qui vous protégera efficacement du froid ou encore une paire d’après-ski
(très efficace). Et puis rien de tel qu'un bon café ou un chocolat tenu bien
au chaud dans une thermos.
Observer debout
demande pas mal d'efforts physiques car le dos et les jambes sont souvent
sollicités. Au bout d'une heure d'observation dans des positions
inconfortables, on se crispe et on fatigue très vite. Pour faire de bonnes
observations, il est primordial d'être installé confortablement. C'est
pourquoi les chaises ou les tabourets réglables en hauteur sont quasiment
indispensables. Une table pliante (table de camping) pour poser les cartes de
repérages et les accessoires est également fortement conseillée.
Sortir l’instrument une bonne ½
heure avant de débuter les observations (pour les gros Newton ou Dobson, cela
peut aller jusqu’à 1 heure et ½) pour que l'équilibre thermique soit
établi entre le télescope et le milieu extérieur. La buée est un gros
problème qu'il faut savoir résoudre pour éviter l'arrêt prématuré d'une
soirée d'observation. En effet, par certaine nuit très humide, la buée se
dépose très rapidement sur les instruments et sur tous les accessoires. Les
lames de fermeture des télescopes de type Schmidt-Cassegrain y sont
particulièrement sensibles. La première solution consiste à confectionner
dans du carton assez épais ou mieux une feuille de plastique, un pare-buée
d'une longueur approximativement 2 fois le diamètre de l'objectif à
l'intérieur duquel vous pouvez mettre du papier buvard ou du vénilia (velours
noir). Vous pouvez également trouver dans le commerce un système très
efficace à base de résistance chauffante que l'on place devant l'objectif.
Dans certains cas extrêmes l'eau peut ruisseler et s'infiltrer... Prenez donc
toutes les précautions nécessaires. Eviter par exemple de respirer ou de
parler à proximité de l'objectif car nous créons aussi nous même beaucoup de
buée. Un séchoir à cheveux peut vous sauver une soirée. Mais il induit une
turbulence instrumentale pendant 10 bonnes minutes. Pour protéger la table sur laquelle se trouve les cartes de
repérage et les accessoires, placer le tout sous un parasol. Vous pouvez
également vous confectionner une petite cabine pliante en contreplaqué.
Attention !… éviter les constructions lourdes…
L'acuité
visuelle nocturne maximale est atteinte après 30 min passées dans l'obscurité
totale. A la moindre lumière blanche, on perd le bénéfice de cette lente
adaptation. Eviter les lumières directes autant que possible. Pour l'éclairage
des cartes, utiliser une lampe de poche inactinique. Vous pouvez par exemple
peindre l'ampoule avec plusieurs couches de vernis à ongle rouge. J’ai
personnellement choisi de monter un plastique rouge devant ma lampe de poche. Si
vous avez l’occasion de récupérer une lampe frontale (style chirurgien) avec
batterie à la ceinture, vous avez l’appareil d’éclairage idéal. En effet,
vous aurez les deux mains libres pour effectuer vos manœuvres ou vos
écritures.
PS : si vous êtes fumeur,
attention avec votre briquet ! , c'est très éblouissant (aussi bien pour vous,
que pour les autres).
Pour l'observation
du ciel profond (nébuleuses diffuses, galaxies...) on augmente la perception
des détails visibles à l'oculaire, en utilisant la technique dite de "la
vision décalée". Un objet faible est perçu plus brillant si on regarde
juste à côté. Ceci est dû au fait que dans l'œil, les cellules
photosensibles (les bâtonnets) qui travaillent dans l'obscurité sont situées
en périphérie de la rétine. Cela n'est pas facile au début mais après
quelques minutes d'entraînement cela devient instinctif.
Il ne faut pas attendre d’être à une heure du départ,
pour espérer tout préparer sans rien oublier.
Le télescope (lunette, Newton ou
autre)
devra
être minutieusement inspecté afin de ne rien oublier (les contrepoids, la tige
de contrepoids, le plateau porte-accessoires, etc…). L’idéal est de
construire un coffret où la monture peut être rangée. Le gros avantage, si
celui-ci comporte des compartiments, c’est de ne rien laisser sur le terrain.
Un plateau équipé d’une boussole et d’un niveau à bulle pourra être
bricolé pour dégrossir très rapidement la mise en station de la monture.
Prévoir le nettoyage du ou des
Barlow(s), oculaire(s) et objectif(s), avant de partir et enfermer les dans
leurs boîtes. Si vous possédez une lunette, n'oubliez pas au passage l'objectif
de celle-ci. Pour les miroirs, un nettoyage régulier sans tomber dans la
manie est fortement conseillé. Pour la photographie, les objectifs seront
minutieusement nettoyés et protégés de la poussière ou autre cochonnerie
risquant de gâcher un travail long et méthodique mené dans des conditions
parfaites.
Les filtres couleurs,
pollution lumineuse, Moon, etc… seront également nettoyés et rangés dans
leurs boîtes.
Un plus indéniable, le
moteur de mise au point, car mis à part une lourde monture qui ne bouge
pas, nombreux sont ceux qui possèdent un instrument dont la structure est plus
légère. En effet, caméra en marche, dès que l'on pose la main sur le bouton
de mise au point, c'est la danse des canards... Seul un système de mise au
point commandé à distance peut améliorer la situation de façon
substantielle.
N’oubliez pas d’emporter
votre cherche-étoiles, votre paire de jumelles, une boussole,
une lampe de poche normale (mieux une lampe très puissante) pour le
ramassage du matériel. Attention ! de ne pas allumer cette lampe alors qu’il
y a encore des observateurs ( vous êtes assuré du lynchage organisé), dans ce
cas, il faut rentrer votre matériel lentement et avec méthode pour ne rien
oublier.
La batterie du portable doit
être bien chargée.
Il faut prévoir le cas échéant une rallonge secteur avec l'alimentation
secteur, si le lieu de capture est proche d'une source de tension domestique
(220V). Sinon un câble avec prise allume cigare et l'adaptateur nécessaire
pour alimenter le portable. Attention !... c'est toujours au plus mauvais moment
que les choses se gâtent et vous empêchent de capturer l'image du siècle.
Enfin on peut rêver...
Vous
n’avez pas de portable, qu'à cela ne tienne, vous pouvez
utiliser un micro ordinateur de bureau avec un convertisseur 12V/220V branché
sur une batterie de voiture (attention à la consommation...). Bien évidemment
le matériel à mettre en oeuvre est plus imposant. Prenez une table, même
pliante, suffisamment solide pour supporter l'ensemble du matériel.
La place disponible sur le
disque dur
doit être à la hauteur des captures que l'on souhaite réaliser. Le nettoyage
à la va-vite sur le site peut avoir des conséquences parfois désastreuses. Ce
travail se prépare calmement à l'avance. A méditer.
La propreté du capteur
est nécessaire pour obtenir des images correctes. Il est possible de placer
l'électronique de la WebCam dans un boîtier étanche qui sera fortement
aspiré avant fermeture afin de mettre le maximum de chances de notre côté. Il
faut bien sûr s'assurer que le capteur est parfaitement propre ainsi que le
verre de qualité optique que l'on aura placé devant celui-ci. Utilisez des
cotons-tiges imbibés d'éther et finissez en soufflant du gaz de séchage (ex :
SOUFFL'RONT de chez KF). Pour l'humidité un simple sèche cheveux peut faire
l'affaire. Mettre également un sachet de SILICAGEL pour absorber l'humidité
dans le boîtier juste avant la fermeture de celui-ci.
Vous devez
vérifier le bon fonctionnement du boîtier photo. Assurez-vous
que les accessoires sont rangés dans votre mallette photo (déclencheur souple,
bagues et raccords, support pour Appareil Photo Numérique, adaptateur caméra
Webcam, etc…).
La ou les pellicule(s)
seront sortie(s) du frigo juste avant le départ et maintenue(s) dans une
thermos si nécessaire. Attention ! A la mise en place de la pellicule,
découper le couvercle de la boîte portant les indications : nombre de
poses, sensibilité, marque et coller la sur l’arrière du boîtier avec du
scotch. Cela pourra vous éviter la mésaventure qui m’est arrivée. A savoir,
être persuadé d’avoir une pellicule 36 poses et tirer des photos longues
poses sur une douze poses en réalité. Les perforations latérales du film s’étaient
déchirées et laissaient l’impression d’un film qui avance normalement. Je
ne vous dis pas la déception…
Si vous avez du matériel spécifique, n’hésitez pas à noter celui-ci dans une check-list ou ajoutez-la à celle ci afin de ne rien oublier.
Tout est prêt,
enfin... presque..., alors allons-y !...