Dans
son livre sur « l’histoire de l’hermitage »
le Prince Emmanuel de CROY-SOLRE, cite le « MENU-BOIS », le bois du
« MONT de COMPIEMONT » comme lieux de promenade qu’il fréquente
souvent ...
Tantôt
dans sa voiture anglaise, tantôt sur son vieux cheval LE BRAVE, âgé de 22
ans, tantôt à pied ... !
La
petite chienne FRIVOLE (troisième du nom) le suit fidèlement, et dans un rayon
d’une lieue à partir du château de l’Hermitage, ce sont chaque jour des
sorties vers des lieux-dits aux appellations souvent pittoresques, dont les
« Mémoires » nous ont conservés les dénominations : le rond de
Diane, le bosquet magique, l’allée des faux-fuyants, le gros chêne, le
chêne ferré, la queue de la gâche, l’éventail, l’allée des hêtres,
saint Calixte, la petite cascade de la Vergne, le Neuf-moulin, le Cerf vaillant,
l’Amphithéâtre, Cerfontaine, sans oublier le vieux château de Rengies où
Emmanuel de CROY-SOLRE parvient à pied en traversant la Vergne au moulin de
Cerfontaine sur un vieux tronc d’arbre ...
IL
NE FAIT PAS MENTION DU CHATEAU DE LA SOLITUDE.
Durant
l’année 1752, il acquiert l’ensemble des biens représentant tout les fiefs
et seigneuries dépendants du Château de VIEUX-CONDÉ.
C’est
le 11 Août 1752 qu’est signé l’acte d’achat avec Félix Ignace Guillaume
TAFFIN, fils de Pierre TAFFIN Seigneur propriétaire, moyen et bas justicier de
VIEUX-CONDE, décédé en septembre 1745.
« ...
Cet acte comprend l’achat du « Fief du Sénéchal » ... »
Le
Prince Emmanuel de CROY-SOLRE avait pour habitude de s’entourer d’hommes de
confiance qu’il plaçait à la tête de ses propriétés.
Le
Fief du Sénéchal fur placé sous la tutelle de Monsieur Bernard Maurice de
Gheugnies de Quiévy. Ce dernier occupait l’importante fonction de Grand
Bailly de la ville de CONDÉ et de ses dépendances.
Dans
son ouvrage « Histoire de CONDÉ » qu’il a écrit entre les
années 1740 et 1775, le Prince cite la « Ferme de la Morturie » et
sa description comprend l’existence d’un important verger ceint d’un haut
mur qui longe le chemin de CONDÉ à LEUZE (aujourd’hui cette voie s’appelle
« rue Antoine LEFEVRE »).
Il
relate ensuite la présence d’un château entouré de larges fossés sans
autres précisions.
LA DATE DE LA
CONSTRUCTION DU CHATEAU DE LA SOLITUDE RESTE IMPRECISE.
Après
la révolution, le château de la Solitude est connu dans les propriétés de
Philippe Fortuné Bernard de GHEUGNIES de QUIEVY fils de Bernard Maurice Joseph,
mort le 3 juillet 1812.
Au
décès de Philippe, le 4 juin 1845, au château, à l’âge de 68 ans, c’est
sa fille qui hérite de cette propriété. Cette dernière, Hermine Fortunée
Rose Hyacinthe, née au château en 1820, épouse Monsieur Alfred Charles
Gabriel CORDIER de RIBEAUVILLE né à CAMBRAI le 28 juillet 1814.
Il
fut Maire de VIEUX-CONDÉ de 1871 à 1877 sous les débuts de la IIIème
République. Il réside au château de la Solitude où il décède en 1894.
Hermine Fortuné Rose Hyacinthe de GHEUNIES, après la mort de son mari habite
seule au château où elle décède le 4 octobre 1902 à l’âge de 82 ans.
Elle
espérait qu’un petit neveu, Monsieur le Comte Pierre de CARMOY, avocat à la
cour d’appel de Paris viendrait résider dans cette propriété, qu’elle
nommait avec beaucoup de passion « ma Solitude » ou qu’au moins il
occuperait quelques mois de l’année le château dont elle l’avait
« avantagé ». Hélas, son vœu ne se réalisant pas, le château
fut loué.
Pendant
la première guerre mondiale, il est occupé par un détachement de l’armée
Allemande, qui y entrepose des munitions. Vers la fin de la guerre, un violent
incendie se déclare dans la paille de couchage de la troupe de garde. Il dure
trois jours et provoque l’explosion des munitions entreposées.
Il
détruit entièrement le château et les dépendances.
En
1921, la Compagnie des Mines d’Anzin achète les ruines et le parc, afin d’y
construire une cité minière pour accueillir et y loger ses ouvriers d’origine
étrangère.
Les
premières maisons furent bâties en 1924. La cité est ceinte des hauts murs du
parc. Ceux-ci furent abattus après 1952, afin d’ouvrir la cité sur l’environnement
vers l’avenue de la Liberté (actuellement rue BETH) ainsi que sur la rue
Antoine LEFEVRE, face au bois de Bonsecours.
L’origine
de l’appellation « LA SOLITUDE » n’est pas connue, toutefois le
cadastre du bois de Bonsecours désigne la partie située près de l’ancien
emplacement du château et de son parc ainsi que le chemin qui reliait les deux
châteaux HERMITAGE et SOLITUDE sous ce nom.