Bonjour,
Cela concerne
le tour-fraiseuse en bois
Je suis un petit bricoleur amateur débutant,
mais pas sans connaissances car étant curieux, je regarde. Je regarde
là, je regarde ailleurs, et même j'arrive à conseiller d'autres
bricoleurs qui ne sortent pas de leur tanière.
Alors, concernant votre table croisée en
bois, je dis que c'est courageux, et pour la faire bien solide il vous
aurait fallu du kohu, bois idéal dur, glissant, pour ce genre de
travail, les bois français ne conviennent pas, sont pleins de noeuds, le
chêne se fend, le kohu faut mieux que du chêne. Par ailleurs, vous dites
ne pas pouvoir usiner de l'acier en tournage. Il faut surtout une
meilleure poupée fixe que celle que vous proposez, mais la table croisée
irait, en renforçant localement les guidages, il faut aussi une tourelle
plus sérieuse, genre Tripan, il ne faut pas utiliser que du bois, de
l'acier étiré irait bien pour certaines choses. En améliorant votre
concept, on arriverait, avec des petits outils, à usiner de faibles
passes dans de l'acier.
Dans le bricolage, certes il ne faut pas
rêver à de grandes choses, mais il ne faut pas se limiter à de faibles
choses, il faut faire ce qu'on peut, sans en retirer. Des tours de
bricoleurs, le mieux est celui de votre photo, fabriqué par des
kyrielles de fabricants chinois qui ont reçu les plans de l'armée
chinoise, qui a de vrais ingénieurs au service du peuple, ce n'est pas
parce que chez nous les ingénieurs de l'armement ne pensent que tuerie
en série, ailleurs ce n'est pas pareil, la Chine ne fait la guerre à
personne, elle développe son industrie et son commerce.
Ne pas croire cependant que ce tour soit la
seule solution, Le tour SIOME des sous-marins anciens était une autre
approche. Il basculait pour devenir une vraie fraiseuse verticale,
c'était mieux. De même, les étaux-limeurs sont très intéressants, par
exemple en mortaisage de rainure de clavette d'un alésage, et en
surfaçages divers, je compte en remettre un en état de service. C'est la
seule machine d'usinage qui a un mouvement rectiligne de l'outil, c'est
à valoriser.
Si vous voulez améliorer votre machine, il
faut en premier travailler la poupée fixe, la broche d'une perceuse
portative ne convient pas du tout à un travail latéral en porte à faux,
je vois plutôt un motoréducteur à roue et vis sans fin, plus variateur
de vitesse, ou un simple réducteur, actionné par une poulie à gorges, ou
un dérailleur de vélo, ce qui donnerait des vitesses faciles à passer, à
patir d'un moteur à vitesse fixe. Mais l'arbre de sortie du réducteur
est solide, D=28 par exemple, il suffit de faire tourner un faux plateau
pour y mettre un mandrin de tour sérieux. Certains réducteurs ont un
arbre creux, qu'il faudrait refaire pour qu'un mandrin puisse s'y fixer.
Oui, de belles possibilités existent. On peut faire une tourelle
révolver, c'est pratique, le jour pas rare où vous avez plusieurs pièces
identiques à faire, les réglages d'outil deviennent un frein énorme, on
n'aime guère faire du travail inutile, et refaire 10 fois le même
ensemble de réglages, avec la multiplication des erreurs possible, cela
devient pénible. La tourelle révolver y remédie, elle-même n'a que 6
positions, mais chaque position peut porter plusieurs outils par de
petits revolvers, c'est illimité, il peut y avoir des outils motorisés,
pour un perçage pas en ligne. Les bons réducteurs à vis sans fin ont un
réglage de jeu précieux. Quant aux avances diverses, il faut oublier les
engrenages et travailler les moteurs pas à pas, avec un capteur de
position sur la broche, à l'arrière, pour synchroniser l'ensemble.Du
coup, un cône se fait en chariotage automatique, ce qui est impossible à
un vrai tour! (sauf en copiage hydraulique bien sûr) Vous pouvez aussi
avoir deux ou 3 avances simultanées, encore impossible avec liaison
mécanique, c'est la seule vraie solution.
Voilà mes petites observations, je vous
salue et vous félicite.
Regnault